vendredi 8 octobre 2010

À quoi jouez-vous?

Non, il n’est pas question ici de nos jeux de société préférés ni des jeux psychologiques que nous employons parfois pour obtenir des autres ce que nous voulons, ce qui est bien loin de la simplicité. Je parle plutôt de ce qui contribue à nous garder jeunes et joyeusement engagés dans la vie, que ce soit nos enfants ou petits-enfants, nos passions ou autre chose. Plus d’un philosophe a énoncé que le rire et le jeu sont le reflet de l’âme humaine. Ces activités font-elles partie de votre vie? Laissez-vous parfois de côté votre rôle d’adulte sérieux et responsable pour retrouver un peu de votre enfance?

Étrangement, lorsque nous parlons de jeu chez les adultes, nous sommes souvent portés à y ajouter le mot "hasard" et à l’associer à des gains ou à des pertes d’argent, ce qui n’a rien à voir avec le sens d’origine du mot. Selon le Petit Robert, le jeu est "une activité physique ou mentale purement gratuite, qui n’a dans la conscience de celui qui s’y livre d’autre but que le plaisir qu’elle procure". Pourquoi seuls les enfants auraient droit à ces petits plaisirs gratuits?

Évidemment, le jeu, chez les adultes comme chez les enfants, sert à combler différents besoins. Il peut divertir, favoriser la détente ainsi que les interactions avec les autres, permettre de relever des défis et d’acquérir de nouvelles aptitudes et connaissances, etc. Il prend plusieurs formes aussi: les sports, les jeux de table, les jeux de rôle, les arts créatifs, etc., ou encore des formes plus concrètes et pratiques, telles que le jardinage, le bricolage ou la cuisine. Bref, c’est quelque chose qui nous captive et que nous faisons volontairement parce que ça nous fait du bien.

Je ne sais pas si vous avez déjà entendu parler du concept de flow ou de fluidité, développé aux États-Unis dans les années 70 par le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi. La fluidité, c’est l'état mental dans lequel nous nous retrouvons lorsque nous sommes complètement absorbés par ce que nous faisons, dans un état de concentration tel que le temps et la vie autour de nous semblent s’être arrêtés. N’est-ce pas ce qui arrive souvent avec les enfants lorsqu’ils jouent à un jeu qu’ils adorent? Dans notre société moderne où c'est de plus en plus facile de réaliser nos plus grands rêves et de faire ce qui nous plaît, ne serait-ce pas merveilleux si tous les adultes qui ont besoin de gagner leur vie y parvenaient en faisant un métier qui les met souvent dans un tel état? Ne serait-ce pas génial si nous avions tous l’impression d’être payés pour jouer?

Bien entendu, il y a des métiers qui, à prime abord, ne sont pas particulièrement agréables et quelqu’un doit les faire quand même. Mais je crois que l’attitude y joue pour beaucoup aussi. Pensons par exemple à la comédie dramatique La vie est belle, de Roberto Benigni, où Guido et son jeune fils Giosuè, deux Juifs ordinaires, se retrouvent emprisonnés dans un camp de concentration allemand et séparés de la mère de l'enfant, Dora, durant la Seconde Guerre mondiale. Bien qu’il n’y ait pas grand-chose d’agréable dans le "métier" de prisonnier, Guido parvient à garder le moral et à tout dédramatiser en présentant la situation à son fils comme étant un jeu dont le but serait de gagner un char d’assaut. Ne pourrions-nous pas en faire autant dans notre quotidien au travail, souvent bien moins dramatique?

Bref, nous vivons tous à un moment ou à un autre des situations très graves où le rire et la bonne humeur ne sont peut-être pas appropriés, mais si nous prenions quand même la vie comme un jeu aussi souvent que possible?


1 commentaire:

Sophie | Esprit de Succès a dit…

Quelle belle idée de nous parler du jeu. C'est en effet, une source d'épanouissement formidable !

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