lundi 2 août 2010

Simplicité extrême

Me voici de retour d’un voyage plutôt ardu en Amérique du Sud, ce qui, je l’avoue, me permet d’apprécier dans mon pays plein de trucs que je prenais pour acquis, notamment l’électricité, le chauffage et l’eau courante, de même qu’une plus grande sécurité et une certaine tranquillité d’esprit. Depuis les 5 dernières années, je profite de mon congé annuel pour découvrir de nouveaux paysages et de nouvelles cultures dans les pays au sud des États-Unis, armée de mon diplôme en études hispaniques et d’une connaissance assez avancée de la langue de Cervantes. J’ai ainsi eu la chance jusqu’à présent de découvrir le quotidien et de côtoyer des gens vivant au Mexique, en Argentine et en Uruguay, puis, cette année, au Pérou et en Bolivie.

C’est l’hiver en ce moment en Amérique du Sud et, bien qu’il fasse en général un confortable 18-20°C durant le jour, les températures descendent souvent sous le point de congélation durant la nuit, surtout en montagne, où je me trouvais. Rien pour appeler sa mère lorsqu’on vit, comme moi, dans un pays qui connaît près de 6 mois de neige et de froid glacial par année, mais ça fait toute la différence lorsqu’on est obligée de dormir la nuit dans une chambre mal isolée et sans chauffage, bien emmitouflée sous de grosses couvertures avec manteau, chapeau et gants pour se garder au chaud. Et ce fut souvent le cas pour moi, même dans certains hôtels. D’ailleurs, chaque année, on rapporte dans les journaux péruviens les cas de plusieurs personnes qui périssent de froid durant l’hiver, faute de ressources adéquates, ce que le gouvernement ne considère toutefois pas comme un problème urgent à régler.


J’ai également eu le "privilège" au Pérou de connaître pendant quelques jours la réalité quotidienne de nombreuses gens qui habitent à la campagne, sans eau ni électricité ni infrastructures hygiéniques de base, ayant été invitée par une connaissance rencontrée sur Internet à en faire l’expérience. Au deuxième matin, après m’être lavée dehors à 10 ou 15°C dans un bac en caoutchouc rempli d’eau bouillie au préalable sur un petit poêle à bois, j’ai procédé au lavage manuel de mes vêtements, ce qui a dû me prendre un bon 2-3 heures alors que j’avais à peine 15 morceaux, sous-vêtements inclus. L’enfant de la voisine souffrait de quelque chose qui ressemblait à une pneumonie, mais ce qu’il y avait de plus proche d’un médecin pour s’en occuper, c’était mon hôtesse, vétérinaire agricole de profession et qui se fait appeler "docteur" par les paysans et bergers de la région.


Ce qui a donc été assez frappant, tant dans cette partie du voyage qu’ailleurs, c’est le fait que beaucoup de gens de ces pays vivent constamment en mode survie (ce que j’appelle la simplicité extrême), en ville comme à la campagne. Mais ce que je trouve désolant surtout, c’est que plus souvent qu’autrement, ces gens semblent impuissants devant leur situation et se tirent même parfois dans le pied quant à leurs façons de faire au quotidien, faute de connaissances et d’habiletés pour améliorer leurs conditions de vie.


De retour, donc, dans mon pays, une terre d’opportunités et de richesses pour quiconque veut bien y mettre le temps et les efforts au lieu d’attendre que l’État et les financiers règlent tous les problèmes. Car en effet, voyager nous permet de découvrir que les pauvres d’ici ont de bien meilleures chances de s’en sortir que dans d’autres pays, notamment grâce à la panoplie de ressources disponibles gratuitement ou à prix modique, à une plus grande sécurité et à plus de démocratie et de justice. Et même si nos systèmes politiques, économiques et sociaux dans le Nord sont loin d’être parfaits, ils demeurent néanmoins fonctionnels et minimalement fiables.

Pour terminer, j’aimerais remercier toutes les personnes qui m’ont laissé des commentaires, soit sur le blogue ou en privé, durant mes vacances. J’apprécie beaucoup de savoir que mes mots touchent les autres et parviennent à capter l’attention dans cette toile formidable qu’est la blogosphère, où tout le monde cherche à faire sa place au soleil. Sur ce, rendez-vous à nouveau vers la fin de la semaine!

2 commentaires:

Julie a dit…

Billet intéressant qui m'a permis de découvrir ton blogue.
Je l'ai retenu dans notre revue de blogues de la semaine, spécial vacances d'été!

Viviane Blais a dit…

Hé, cool! Merci, Julie :-)

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