vendredi 10 septembre 2010

En disant non aux choses, on dit oui à la vie

Je parlais donc la dernière fois de faire son propre chemin, de suivre sa propre destinée. C’est en gros ce que proposait, il y a un peu plus de 150 ans, Henry David Thoreau dans son essai bien connu, Walden, ou la vie dans les bois. En fait, de sa philosophie ressortent trois principes de vie qui, à mon avis, demeurent bien d’actualité:
  • Vivre délibérément, c’est-à-dire vivre chaque instant pleinement, de manière consciente, volontaire et cohérente avec la "mission" que l’on s’est donnée
  • Vivre sa vie propre, c’est-à-dire être l’acteur de sa vie plutôt qu’en être le spectateur, avoir le courage de créer son propre jeu et d’en inventer les règles
  • Vivre insoumis (ou sans résignation), c’est-à-dire reconnaître sa liberté de rester à l’écart du mouvement des masses et de résister à la pression sociale
Je crois que pour beaucoup d’entre nous, ce dernier principe (résister à la pression sociale) est le plus difficile à mettre en pratique, et il l’est encore davantage durant notre jeunesse, période cruciale où nous tentons de nous définir et de prendre notre place dans le monde. Pour cette raison, comme je l’ai dit, les jeunes constituent d’excellentes cibles et les entreprises consacrent une partie phénoménale de leur budget à tenter de les séduire, et ce, de plus en plus tôt. Si la pub télé était autrefois leur arme de prédilection par excellence, de nos jours, les spécialistes du marketing n’hésitent pas à insérer leurs messages envoûtants à même les émissions par le biais de placements de produits, ainsi que dans les films, les jeux vidéo et même les livres, ce qui fait que l’on ne peut même plus les zapper, comme autrefois! Sans compter que les personnages de films et d’émissions pour enfants, mais aussi les chanteurs et groupes populaires, se déclinent rapidement en jouets, vêtements et autres produits dérivés qui ne manqueront pas de retenir l’attention de notre progéniture. Et on fait quoi comme parent? Surtout si "tous les autres parents l’ont acheté, eux"?

Une lectrice commentait il y a quelques jours qu’en tant que prof, lors d’un débat avec ses élèves, elle s’était fait dire qu’il "fallait suivre la mode parce que tout le monde le fait, sinon on est rejeté". Faut-il donc comme parent aussi, suivre la mode de tout acheter ce qui captive nos enfants pour ne pas se faire dire: "T’es pas fin-e, je te déteste et je ne te parlerai plus jamais!"? Bien sûr que non! Et c’est justement en apprenant à dire non à nos enfants et en arrêtant d’essayer de gagner des concours de popularité avec eux qu’ils apprendront eux aussi à tenir tête aux jeunes qui se moquent d’eux parce qu’ils n’ont pas le dernier bidule populaire sorti sur le marché. Après tout, ils ne seront pas non plus les seuls de leur école à se l’être fait refusé. Mais n’étant pas parent moi-même, je ne peux me prétendre experte dans l’art de dire non aux enfants ou de leur inculquer la valeur de l’argent. Par contre, j’ai déniché deux sites intéressants qui en parlent, ici et ici.

Bon, avec cette question de la pression sociale, j’ai l’impression de laisser des choses en suspens en ce qui concerne la philosophie de Thoreau et l’idée de faire son propre chemin. J’y reviendrai.

Pour terminer, voici un très bon conseil de l’organisme américain Center For a New American Dream. Lorsque vous dites non à votre enfant qui vous demande de lui acheter un truc qu’il désire ardemment, dites oui à quelque chose qu’il souhaite plus que toute autre chose: donnez-lui de votre temps. Jouez à des jeux, cuisinez ou lisez ensemble, sans télé ni téléphone portable ni gadgets électroniques, au lieu d’aller au centre commercial. Puis profitez-en, si possible, pour vous amuser ensemble dans la nature. Ces activités de plein air lui permettront de dépenser son énergie débordante, ce qui aura ensuite un effet calmant sur lui, et donc sur vous. Qu'est-ce que vous en dites?

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