jeudi 23 septembre 2010

Sommes-nous esclaves de la technologie?

À la fin de mai dernier, je vous présentais un texte en deux parties de M. Corey Allan qui parlait entre autres de la façon dont les nouvelles technologies contribuaient à nous donner l’impression que le rythme de vie s’est accéléré. Je reviens un peu sur le sujet aujourd’hui.

Au fil des siècles, l’humain a inventé toutes sortes d’outils et de techniques pour rendre sa vie plus facile et pour réaliser des choses qui, autrement, auraient été impossibles, ce qui a souvent eu des répercussions sur la société dans son ensemble. Pensons notamment aux grands changements sociaux et économiques introduits par l’arrivée de l’imprimerie, de l’ampoule électrique et du moteur à explosion. Aux cours des deux dernières décennies, on pourrait dire que ce sont les apports dans le domaine des télécommunications et des médias électroniques qui ont principalement influencé nos façons de vivre et de travailler. Mais dans notre souci de favoriser de meilleures communications, plus rapides et plus efficaces, sommes nous allés trop loin?

Les moins jeunes d’entre nous se souviendront peut-être de l’époque pas si lointaine d’avant les répondeurs téléphoniques et de tous les outils de télécommunication qui ont suivi. Il n’y a pas tellement longtemps, la plupart des familles dans les pays industrialisés n’avaient qu’un seul téléphone, fixe, à la maison. Quand les gens nous appelaient et que nous n’étions pas là, ils essayaient de nous rappeler plus tard, tout simplement; et si nous étions déjà en communication avec quelqu’un d’autre, ils nous rejoignaient une fois la ligne libérée. Dans ces temps-là, c’était aux autres que revenait la responsabilité de nous faire parvenir des nouvelles ou des messages qui étaient importants pour eux. Mais avec l’arrivée des répondeurs téléphoniques et des boîtes vocales, quand nous n’étions pas là, les gens nous laissaient un message en prenant pour acquis que celui-ci était tout aussi important pour nous que pour eux, et que nous allions donc les rappeler dans les plus brefs délais. C’est encore le cas de nos jours, mais qu’arrive-t-il lorsque nous ne retournons pas nos appels rapidement? Les gens se fâchent contre nous puisque ce n’est plus leur responsabilité de nous transmettre leurs messages, mais bien la nôtre de les récupérer, et ce dès que possible. Et avec le démocratisation du portable et du courrier électronique, ils s’attendent désormais à une réponse immédiate ou presque, comme si nous étions connectés 24 jours par jour, à attendre leur message exprès.


Ces technologies qui devaient nous faciliter la vie, on dirait nous sommes en train d’en perdre le contrôle et même d’en devenir des esclaves. Car non seulement elles changent notre monde à un rythme jamais vu, mais en plus, nous avons du mal à suivre.

Si vous vous demandez où vous en êtes dans votre relation avec la technologie, répondez à ces quelques questions:
  • Prenez-vous vos courriers électroniques avant de faire toute autre chose le matin?
  • Vérifiez-vous votre boîte de réception à maintes reprises tout au long de la journée?
  • Vérifiez-vous votre répondeur téléphonique ou votre boîte vocale (à la maison et au travail) plusieurs fois par jour?
  • Lorsque le téléphone sonne, accourez-vous pour répondre? Vous sentez-vous coupable si vous ne le faites pas?
  • Lorsque vous êtes à la maison, en plein milieu d’une conversation ou d’une autre activité et que le téléphone sonne, vous arrêtez-vous pour écouter le message au lieu de laisser le répondeur ou la boîte vocale faire son travail?
  • Vous sentez-vous obligé de retourner vos appels et de répondre à vos messages électroniques dès que vous les recevez?
  • Répondez-vous aux messages et appels sur votre portable pendant que vous prenez un repas avec quelqu’un ou que vous êtes au volant de votre voiture?
  • Utilisez vous le service d’appels en entente pour interrompre une conversation et vérifier qui essaie de vous joindre?
  • Vous sentez-vous complètement débordé par le nombre d’appels et de messages électroniques auxquels vous croyez devoir répondre?
La plupart des gens auront répondu "oui" à au moins une ou deux de ces questions, ce qui indique quand même un minimum d’esclavage par rapport à la technologie. Je parlerai la prochaine fois de quelques trucs pour se sortir de ce piège très fréquent, mais d’ici là, si vous en avez envie, songez au comportement qui semble mobiliser le plus votre temps et votre énergie et à comment votre vie serait si vous arrêtiez de le faire. À bientôt.

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