lundi 6 septembre 2010

Nous ne sommes pas des moutons

J’avais dit en juin que je traiterais à un moment donné de la question de l’influence des médias de masse et de la publicité sur nous, alors nous y voilà. Lorsque nous n’y faisons pas trop attention, il se peut que nous nous tournions naturellement vers ce que nous voyons à la télé, au cinéma, dans les magazines et de plus en plus sur Internet pour déterminer ce qui est important dans la vie et ce que nous voulons. Et surtout, si nous sommes entourés de gens qui sont constamment à l’affût des nouvelles tendances ou de la dernière mode, il est presque naturel pour nous de tomber également dans cette frénésie consommatrice sans même réfléchir aux gestes que nous posons. En effet, combien d’entre nous se sont laissés tenter par les différentes modes des dernières années? Côté vestimentaire, je pense par exemple aux bretelles spaghetti qui "mettent en valeur" le soutien-gorge, et aussi aux tongs, que moi, j’ai toujours préféré porter à la plage. Pour le transport, il y a eu les trottinettes et, côté électronique, on sait que les BlackBerry, iPhone, iPod et consoles Wii faisaient déjà fureur avant même de sortir sur le marché.

Comprenez-moi bien, je ne cherche à vilipender aucun de ces objets populaires. Après tout, la trottinette n’est-elle pas un moyen de transport écolo? Seulement, je me demande quel pourcentage de toutes ces ventes ont été dictées par les médias et la pression sociale plutôt que par les goûts et besoins personnels des acheteurs. Combien d’entre nous se seraient procurés ces choses si, pour toute publicité, elles n’avaient eu droit, disons, qu’à une demi-page dans un encart de notre quotidien préféré, sur laquelle nous serions tombés par hasard?

Vous connaissez probablement ce slogan issu des années 70, "Tout le monde le fait, fais-le donc". Comme on peut le voir avec les objets à la mode que j’ai mentionnés ci-haut, c’est une expression encore tout à fait d’actualité. Pourquoi? Parce que la plupart des humains sont des êtres sociaux qui aiment se regrouper et qui copient les comportements de leurs semblables pour, comme on dit au Québec, "faire partie de la gang". Il ne faut donc pas s’étonner de la très grande popularité des réseaux sociaux, notamment de Facebook. J’avoue que moi, j’ai toujours été plutôt marginale de ce côté. En effet, je crois que ce qui m’aide à échapper à l’influence du marketing et des effets de mode, c’est que je n’ai jamais eu un très grand besoin d’appartenance, même lorsque j’étais plus jeune. Depuis toujours, si quelque chose que fait la majorité des gens ou même mon entourage ne me plaît pas, en général, je fais autre chose et je ne m’en porte pas plus mal. Pour ma part, j’aime ce que j’aime, même si ce n’est pas toujours populaire et même si ça peut paraître un peu étrange ou ringard. Et puis qui m’aime (et aime ce que je fais) me suive, voilà tout.

Évidemment, l’une des plus importantes cibles dans la création de nouvelles modes, ce sont nos enfants, qui, n’ayant pas encore complètement formé leur personnalité, sont pour la plupart assez influençables. Et donc les parents qui souhaitent voir grandir des enfants autonomes, qui pensent par eux-mêmes et qui ne se laissent pas emporter par les dernières tendances en consommation ont tout un défi à relever. D’abord, ils doivent bien sûr donner eux-mêmes l’exemple quant à leurs propres comportements d’achat et bien réfléchir à la façon dont ils dépensent et économisent leur argent. Ensuite, il faut se rappeler que les modes ne sont justement que ça, des modes: elles ne durent que quelques mois et sont remplacées aussitôt par de nouvelles, qui requièrent de nouveaux achats.

Et puis comme je l’ai mentionné précédemment, nous ne sommes pas ce que nous achetons. Alors aidons nos enfants à développer le plus tôt possible des goûts et des valeurs stables et à se définir à travers ce qu’ils sont et ce qui les passionne dans la vie, et non à travers ce qu’ils possèdent. Aidons-les à faire leur propre chemin, à suivre leur propre destinée et non à devenir, eux aussi, des moutons consommateurs. Je poursuivrai là-dessus la prochaine fois.

2 commentaires:

paradoxale a dit…

j'ai eu l'occasion de débattre de la mode avec mes élèves de collège et je peux dire que j'ai été très surprise et terrifiée par leurs propos: "faut suivre la mode parce que tout le monde le fait / sinon on est rejeté..."...

Viviane Blais a dit…

Intéressant, paradoxale. Et est-ce qu'il y en a qui ont changé leur position à la fin du débat?

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