lundi 28 juin 2010

Prendre le temps

Je continue aujourd’hui sur la même lancée que le 28 mai dernier, où il était question du texte de Corey Allan à propos de ralentir le rythme. En ce moment, l’été est bien installé dans l’hémisphère nord, donc c’est bientôt ou déjà les vacances pour bon nombre d’entre nous. Et vous, prenez-vous des vacances cette année? D’abord, vous donnez-vous le droit d’en prendre? Et si vous en prenez, revenez-vous habituellement à la "vie normale" bien reposés et réénergisés ou avez-vous besoin d’une semaine ou deux pour vous en remettre?

Certains "zélés du travail" considèrent les vacances annuelles comme une période d'oisiveté quasi-forcée, tandis que d’autres, au contraire, tentent de remplir chaque moment jusqu’à la dernière seconde avec une activité (sortie au zoo, randonnée, journée à la plage, festivals de toutes sortes, etc.) afin d’en "profiter" au maximum. Mais voici une idée plutôt subversive en cette époque où tout va tellement vite: et si ce n’était pas un crime de s’arrêter, tout simplement? Et si nous utilisions ces moments privilégiés de l’année pour nous vider la tête, nous détendre et nous amuser et refaire le plein d’énergie? Et si nous laissions tomber les objectifs de rentabilité du monde du travail et du commerce et profitions tout simplement de cette permission que nous avons enfin d’être "improductifs" et "inutiles" pendant quelques jours ou quelques semaines? Pas nécessairement à chaque instant, mais au moins un tout petit peu. Bien sûr, je ne parle pas ici de ne rien faire du tout, de regarder le plafond ou de se regarder l’un et l’autre dans le blanc des yeux toute la journée, comme certaines personnes en viennent à faire lorsqu’elles arrivent à la retraite. Non, je parle de faire des activités parce qu’on en a envie, pour se faire plaisir, et non parce qu’on ne peut pas supporter de ne rien faire ou parce qu’on se sent obligé de faire quelque chose. Nous sommes tellement conditionnés aujourd’hui au rythme effréné du monde occidental que nous ne pouvons presque plus nous imaginer, par exemple, assis tranquillement dans un canot au milieu d’un lac paisible, à ne rien faire d’autre que nous fondre dans cette nature généreuse qui, nous l’oublions trop souvent, nous maintient en vie. Et pourtant voilà, je crois, l’une des clés importantes du bonheur: savoir s’arrêter, lâcher prise et apprécier l’instant présent tel qu’il est.

J’ai envie pour terminer de vous partager une découverte musicale que j’ai faite récemment et qui, à mon avis, reflète bien l’esprit de ce blogue, mais avec ce petit côté festif et léger que nous inspire l’été. Il s’agit de la chanson Laissez-nous prendre le temps du groupe reggae français Sinsemilia.

Laissez-nous prendre le temps
Juste écouter le vent
Perdre sa vie à la gagner
Et voir défiler les années
Y sommes-nous vraiment condamnés?

Le reste de cette magnifique chanson se retrouve sur vidéo juste ici.

Et sur ce, moi, je m’en vais voir ailleurs si j’y suis durant tout le mois de juillet, mais Vive la simplicité! ne prendra pas de vacances. En effet, ce blogue continuera d’être mis à jour, mais au ralenti, soit une fois par semaine plutôt que deux. Alors on reste dans le ton, mais en plus léger, car après tout… vive les vacances!

vendredi 25 juin 2010

Un peu de mon parcours de vie

Je suis plutôt en panne d’inspiration en ce moment pour ce blogue, en partie parce les vacances arrivent très bientôt et que j’ai la tête ailleurs. Je vais donc en profiter aujourd’hui pour vous parler un peu plus de moi et de mon intérêt pour la simplicité.

Contrairement à la plupart des gens qui choisissent à un moment donné de simplifier leur vie, j’ai toujours vécu simplement. Enfant unique d’une mère de classe moyenne inférieure et petite-fille d’ouvriers, je n’ai jamais baigné dans un environnement de grande consommation et ça ne m’a jamais manqué non plus. Si j’ai peut-être grandi dans ce que la plupart des Occidentaux appelleraient la pauvreté, je n’en ai jamais souffert. En effet, j’ai toujours mangé trois repas par jour (et parfois davantage), et très jeune j’ai appris, et de ma mère et de ma grand-mère, que c’était "normal" d’acheter nos vêtements et nos meubles dans une friperie ou un sous-sol d’église plutôt qu’au centre commercial, de faire des conserves pour l’hiver, de cuisiner nos repas et de retoucher les vêtements un peu déchirés ou décousus avec une machine à coudre. Et aussi, que c’était tout à fait naturel d’emprunter des jouets à la joujouthèque/ludothèque du coin (ce qui m’offrait une certaine variété d’un mois à l’autre) plutôt qu’en acheter régulièrement des neufs. Dans ma famille élargie, les jeux de cartes ont toujours été populaires, et constituaient même un rituel hebdomadaire à une certaine époque. Et lire, jouer à des jeux de société ou réaliser des projets artistiques étaient des activités qui allaient de soi: ce n’était pas seulement des pis-aller à réserver aux jours de pluie ou parce qu’il n’y avait rien d’intéressant à la télé. Puis en tant que petite-fille chanteuse et pianiste d’un grand-père violoneux, j’ai toujours apprécié ces moments occasionnels où il y avait de la "vraie" musique dans la maison, et j’aurais aimé en fait que nous partagions davantage de moments musicaux ensemble.

Mais ma famille d’origine était loin d’être parfaite. En fait, elle n’était pas particulièrement douée pour le bonheur et, comme bien des gens, je n’ai pas eu de très bons modèles sur le plan des relations interpersonnelles. N’empêche, j’apprécie aujourd’hui l’héritage de la simplicité qu’elle m’a léguée et je me considère chanceuse de n’avoir jamais été gagnée par la frénésie de la consommation et de l’endettement. J’apprécie qu’on m’ait enseigné à faire plus avec moins dès mon plus jeune âge, ce qui voulait dire qu’on ne gaspillait pas, on ne jetait pas ce qui pouvait être réparé et on n’achetait pas ce qu’on pouvait aisément faire soi-même. Car cette habitude de vie, qui est naturelle pour moi depuis toujours, m’a permis d'accumuler pas mal économies au fil du temps, de cultiver la modération et de contourner la plupart des "pièges" que nous tend la société de consommation à travers la publicité et les médias.

Ah, la publicité et les médias de masse! Combien d’entreprises déclareraient faillite si elles n’avaient pas cette influence phénoménale pour les soutenir? J’y reviendrai probablement au mois d’août, mais dans les jours et semaines à venir, j’aborderai plutôt des thèmes estivaux et vacanciers. Alors à bientôt!

Ah oui, une dernière chose: si ce blogue vous inspire, merci de le partager avec les gens autour de vous. C’est le meilleur moyen de soutenir le temps et les efforts que j’y consacre.

lundi 21 juin 2010

Comment découvrir ce qui est "assez" pour nous

Depuis quelque temps, il est question ici de l'idée du "assez", de ce qui est suffisant pour nous. Je vous partage aujourd’hui quelques questions intéressantes, proposées par Leo Babauta de Zen Habits, que nous pouvons nous poser pour trouver nos propres réponses à cette question.


1. Quelles sont les choses principales qui contribuent à mon bonheur? Est-ce que ce sont des objets ou bien des gens et des activités? Connaître la réponse à cette question peut nous aider à déterminer de quelles choses matérielles, au-delà des biens essentiels qui assurent notre survie, nous avons besoin pour être heureux.

2. De quoi ai-je besoin pour bien vivre (et non seulement survivre)? Nous voulons tous bien vivre, faire ce que nous aimons et nous sentir compétents. Nous voulons être passionnés par ce que nous faisons et réussir. Qu’est-ce qu’il me faut pour y arriver? De quels outils et objets ai-je réellement besoin pour bien vivre?

3. De quoi ai-je besoin pour survivre à un niveau confortable? Nous avons tous besoin de survivre, bien entendu, mais nous ne voulons pas survivre misérablement. Un lit confortable est probablement important (pour certains, dont moi-même, un futon peut même constituer un lit confortable), mais de combien d’accessoires et options supplémentaires avons-nous besoin pour dormir à l’aise? Combien jolis et douillets les draps et couvertures doivent-ils être? En déterminant notre niveau de confort à nous, nous découvrons ce qui est essentiel et ce qui ne l’est pas et pouvons satisfaire ce besoin adéquatement. Parfois, nous nous rendons compte qu’un minimum de choses nous suffit.

4. Quels sont les objets que je possède qui ne contribuent pas à ma survie, à mon confort et à mon bonheur? Parmi toutes les choses que j’ai chez moi, lesquelles sont superflues et ne font que ramasser de la poussière depuis longtemps? Si je n’en ai pas eu besoin depuis tout ce temps, quelles sont les probabilités que j’en aie besoin l’an prochain ou dans cinq ans?

5. Qu’est-ce que j’aimerais avoir, au-delà de ce qui est essentiel à ma survie, à mon confort et à mon bonheur? Nous voulons tous des choses que nous n’avons pas. Quelles sont ces choses pour moi? Pourquoi est-ce que je les veux? Est-ce que je pourrais être heureux même si ne les avais pas? Et si elles ne sont pas essentielles à mon bonheur, est-ce que je pourrais renoncer à mon désir de les avoir?

6. Si l’abondance matérielle n’est pas essentielle à mon bonheur, est-ce que je pourrais travailler moins? Me faut-il tout l’argent qui entre dans la maison ou y en a-t-il une bonne partie qui sert à financer des choix de consommation et un style de vie qui vont au-delà de mes besoins réels? Par exemple, si j’ai une grande maison ou une auto dispendieuse et énergivore, est-ce que quelque chose de plus modeste suffirait pour répondre à mes besoins en logement et en transport et à ceux de ma famille? Ai-je atteint ou dépassé ma limite de crédit à cause de toutes mes escapades touristiques, visites au centre commercial et sorties au restaurant? Évidemment, lorsque nous ne dépensons pas autant et arrêtons d’en vouloir toujours plus, nous n’avons pas besoin d’autant d’argent. Il y a plein de gens dans le monde qui vivent heureux et satisfaits de ce qu’ils ont et qui dépensent moins que la plupart d’entre nous, alors pourquoi ne pourrions-nous pas en faire autant?

7. Si je travaillais moins, est-ce que je serais satisfait d’en avoir juste assez et heureux de pouvoir faire autre chose que seulement gagner ma vie? Si en travaillant moins, je pouvais quand même assurer ma survie et celle de mes proches, est-ce que je serais plus heureux? Et si je n’avais pas besoin de travailler du tout, comment est-ce que j’occuperais mes journées?


Et pour les gens qui souhaiteraient pousser leur réflexion un peu plus loin, Jean-Philippe Touzeau, du blogue Révolution Personnelle, propose un e-book gratuit fort sympathique et inspirant, qui s’appelle Êtes-vous une sardine? Cette petite lecture rapide (une cinquantaine de pages, format diapositive) est très intéressante pour ceux d’entre nous qui peinent un peu à découvrir leurs talents, leurs passions et leurs vraies aspirations, mais qui souhaitent néanmoins se libérer du moule imposé par le travail, la société de consommation et les médias. Bonne réflexion!

jeudi 17 juin 2010

Le paradoxe du choix

Pour continuer avec l’idée du "assez", j’imagine que certains d’entre vous ont déjà lu ou entendu parler du bouquin du psychologue américain Barry Schwartz Le paradoxe du choix: Comment la culture de l'abondance éloigne du bonheur. Pour ceux qui ne le connaissent pas, l’auteur y affirme en gros que même si la plupart des gens s’imaginent qu'avoir l'embarras du choix est une garantie de liberté individuelle, donc de satisfaction, dans les faits, il n’en est rien. En effet, il argumente que l’abondance de choix et d’options que nous avons aujourd’hui complique nos décisions de consommation et finit même parfois par nous paralyser.

Vous reconnaissez-vous là-dedans? Moi, très certainement. Même quand j’étais enfant, c’était l’enfer pour moi de devoir choisir entre quatre sortes de crème glacée (ou de glace, pour nos cousins européens), soit chocolat, vanille, fraise ou érable, donc aujourd’hui, avec les douzaines de saveurs disponibles à la crèmerie/glacerie du coin, j’en viens à commander la préférée de la préposée qui me sert cette journée-là!

Mais bon, plus sérieusement, c’est un fait qu’avoir plus de choix lorsque vient le temps d’acheter un bien ou un service signifie souvent que l’on doit faire plus de recherches et prendre plus de choses en considération pour déterminer ce qui nous convient le mieux, et ça va bien plus loin que la simple comparaison de prix. Nous devons peser le pour et le contre de chaque possibilité, déterminer si ça vaut la peine de payer plus pour avoir certaines options ou non, etc. et tout ça gruge évidemment notre temps précieux. Selon M. Schwartz, cette profusion de choix nous rendrait insatisfaits pour quatre raisons:

1. Le regret et l’anticipation du regret que l’on peut ressentir pour avoir fait le "mauvais" choix car finalement, peut-être qu’une autre option aurait été "meilleure", mais nous ne le saurons jamais puisque nous ne l’avons pas choisie.

2. Le coût de renonciation, qui nous amène, au moment de choisir, à prendre en compte non seulement les gains que nous allons faire en décidant pour une option, mais également les pertes que nous allons "subir" en n’en choisissant pas une autre. Peu importe ce que nous choisissons, nous sommes "perdants" puisqu’en acceptant une chose, nous renonçons à autre chose. Et plus nous avons de choix, plus nous avons de possibilités auxquelles nous devons renoncer. N’est-ce pas impensable pour ceux d’entre nous qui avons grandi avec l’idée que nous pouvions tout avoir dans la vie, qu’il n’y avait pas de limites?

3. Des attentes plus élevées. Nous avons tellement de choix que souvent, même si nous avons fait le "meilleur" choix, nous sommes déçus. Pourtant, avec tous les options offertes, nous devrions être encore plus satisfaits de notre choix final, non? Le problème, c’est que s’il y a 100 options, il devrait bien y en avoir une de PARFAITE! Donc même un bon choix n’est plus suffisant puisqu’il est rarement parfait, ce qui nous paraît inacceptable.

4. Le sentiment de culpabilité. Lorsque nos choix sont limités et qu’il y a un problème, nous pouvons blâmer quelqu’un d’autre puisque nous n’y pouvions rien, nous n’avions pas d’autre choix. Mais lorsque nos choix sont quasi-illimités et que nous sommes déçus, eh bien, c’est de notre faute puisque nous avons fait le "mauvais" choix.

Alors comment pouvons-nous nous simplifier la vie dans tout ça et être satisfaits de nos choix? Évidemment, supprimer les choix ne serait probablement pas la meilleure solution. Donc c’est là, encore une fois, que découvrir ce qui est "assez" pour nous et déterminer nos priorités peut nous venir en aide puisque nous réduisons volontairement nos options à un niveau plus gérable et rendons ainsi nos choix plus faciles à faire. Par exemple, avant d’acheter quelque chose, nous pouvons déterminer à l’avance les critères les plus importants pour nous, décider que c’est suffisant et ensuite aller faire notre achat en conséquence, sans nous attarder à toutes les options supplémentaires qui obligent à faire de nouveaux choix. Et vous, qu’en pensez-vous? Avez-vous des trucs pour faciliter la prise de décision et simplifier les achats?

lundi 14 juin 2010

Assez, c’est combien?

Il y a une vingtaine d’années, dans un article rédigé pour In Context, un défunt magazine américain qui traitait notamment de développement éthique et durable, la co-auteure de Votre vie ou votre argent, Vicki Robin, parlait de l’importance de déterminer ce qui est assez pour nous en termes d’argent et de consommation. Je vous en propose ici un court extrait.


Selon ma propre expérience, à travers la correspondance que j’ai eue avec des gens qui ont suivi notre cours Transformez votre relation à l’argent et accédez à l’indépendance financière, j’ai noté un certain nombre de caractéristiques chez ceux qui ont découvert ce qui était assez pour eux. Les voici:

1. Ils ont une motivation plus grande dans la vie que la simple satisfaction de leurs besoins et de leurs désirs. Nos désirs sont infinis. Aussitôt notre dernier désir comblé, il y en a un nouveau qui émerge. Mais ceux qui ont une motivation interne, un sentiment de direction, peuvent distinguer leurs besoins réels de leurs envies et diriger leur attention uniquement vers les choses qui sont cohérentes avec leur "mission", que cette mission soit d’élever des enfants, de faire pousser un jardin, de collecter des fonds ou de faire de la sensibilisation.

2. Ils font le suivi de leur argent. Ils savent d’où il vient et où il va. Lorsque nous ne savons pas où va notre argent et que nous n’avons pas une idée claire et précise de combien nous en avons, nous n’en avons jamais assez.

3. Ils ont leur propre définition du bonheur. Ce qu’ils considèrent comme étant assez ne dépend pas de ce que les autres ont ou n’ont pas comparativement à eux. Non, c’est plutôt lié à leur aptitude à déterminer si acquérir tel ou tel objet contribuerait vraiment à leur bonheur ou s’il ne s’agirait que d’un autre truc à assurer, à nettoyer, à réparer, à entreposer, à oublier et à mettre éventuellement dans une vente débarras.

4. Ils sentent qu’ils ont une certaine responsabilité envers le monde et reconnaissent que les choix qu’ils font dans leur vie ont des répercussions à l'échelle globale.

À partir de ces découvertes, j’ai rédigé une "lettre d’engagement" pour aider les gens à vivre en paix avec ce qu’ils ont et ce dont ils ont besoin:

Je m’engage à découvrir ce qui est assez pour moi,
à en être satisfait et à ne pas consommer davantage.
Je m’engage également à participer à la découverte
de ce qui serait suffisant pour permettre à tout le monde
non seulement de survivre mais aussi de bien vivre,
et à trouver des moyens pour les aider à y avoir accès.
À travers cet engagement envers la sobriété et la justice,
je guéris ma vie et contribue à la guérison du monde.

Vivre en fonction de ce qui est assez pour nous, ce n’est pas un idéal à atteindre, mais quelque chose que nous faisons au fur et à mesure que nous tentons de retrouver plus de vérité et de compassion dans notre vie.

Et vous, où en êtes-vous dans ce cheminement?

jeudi 10 juin 2010

Sus au "rêve américain"!

L’idée derrière l’image ci-dessous ne vient pas de moi, on la retrouve un peu partout sous différents formats, même sur des tasses à café, mais j’avais envie de vous la partager à ma façon.

Combien de pauvres, ici comme ailleurs, aspirent encore aujourd’hui à vivre le "rêve américain", où chacun a l’opportunité de travailler pour pouvoir consommer pour créer de l’emploi pour pouvoir continuer de travailler? Mais n’y a-t-il que cela dans la vie? Sommes-nous tous condamnés à n’être qu’un petit grain de sable parmi d’autres dans l’engrenage de cette grosse machine qu’est le système économique mondial, basé sur la vision à court terme et la loi du rendement maximal? Bien sûr que non! Mais comme je l’ai déjà mentionné ici, nous devons remplacer ce modèle par autre chose de plus substantiel, plus vrai et plus pertinent pour nous, quelque chose qui nous nourrit, nous, plutôt que nourrir le système. Quelque chose qui fait de chacune de nos journées une nouvelle aventure plutôt qu’un pas de plus vers notre mort en tant que travailleur et consommateur. Nous devons nous créer d’autres types d’expériences positives que celles qui remplissent les poches des "grands" de ce monde, des expériences pour nous-mêmes et pour et avec les autres, qu’il s’agisse de notre entourage immédiat ou d’une plus grande collectivité.

Évidemment, les gouvernements, les médias et les économistes aiment bien nous rappeler sans cesse que nous avons le "devoir" de consommer pour faire rouler l’économie, surtout en période de "crise", et on met en place toutes sortes d’outils, notamment des réductions d’impôt et de taxes, pour nous aider à continuer de "faire notre part" en tant que "citoyen consommateur". Mais de plus en plus de voix s’élèvent pour nous rappeler que la croissance illimitée dans un monde aux ressources limitées n’est qu’une illusion. En effet, la logique du "toujours plus" (plus de profits, plus de biens matériels, plus d’endettement, plus de gaspillage, etc.) ne peut que nous mener à notre perte, tant sur le plan personnel que sur les plans collectif et environnemental.

Donc inutile de nous laisser culpabiliser par ce discours: suivons notre voie et laissons les bonzes de l’économie et de la finance parler en vain. Au lieu du "toujours plus", cultivons l’idée du "assez". Pas un "assez" restrictif qui nous punit et qui nous culpabilise, mais un "assez" qui répond à nos vrais besoins À NOUS plutôt qu’aux excès de notre système économique actuel. Soyons maîtres de notre destinée plutôt que serviteurs du système. N’ayons pas honte d’économiser au lieu de dépenser, de vivre au lieu de consommer, de nous amuser (en étant payé ou non, peu importe) au lieu de consacrer de nombreuses heures de notre vie à un travail qui ne nous plaît pas pour avoir les moyens de nous acheter des choses dont nous n’avons souvent pas besoin.

Je poursuivrai la prochaine fois sur cette idée du "assez", avec l’extrait d’un texte de Vicki Robin, co-auteure du best-seller Votre vie ou votre argent. D’ici là, bon week-end!

lundi 7 juin 2010

Les priorités financières

Nos priorités, surtout financières, relèvent des choix que nous faisons, et nous faisons de tels choix constamment, que nous en soyons conscients ou non. Une priorité, c’est par définition quelque chose qui passe avant une autre chose selon la valeur ou la préférence qu’on lui accorde, et ce sont nos priorités financières qui déterminent ce pour quoi nous dépensons OU NON de l’argent. Car en choisissant de consacrer de l’argent à certaines choses, nous faisons en même temps le choix de ne pas en mettre ailleurs.

En ce qui me concerne, je classe mes priorités financières en trois catégories:
  • Ce qui est vital et absolument nécessaire
  • Ce qui est important et nécessaire
  • Ce qui est souhaitable mais non nécessaire
Mais bien entendu, la grande particularité des finances personnelles, c’est qu’elles sont justement PERSONNELLES. En effet, les priorités d’une femme célibataire d’âge moyen, sans dettes ni enfants, ne seront pas les mêmes que celles de jeunes parents qui remboursent encore leurs dettes d’études ou celles d’un couple retraité dont la maison est payée depuis longtemps et qui vit de ses rentes. Il est donc pratiquement impossible d’offrir des conseils universels sur le plan financier, et c’est à chacun de dresser sa propre liste de priorités et de faire ses choix en conséquence. Voici ma liste à moi.

Priorités vitales
  • Manger à ma faim tous les jours et avoir un toit au dessus de ma tête
  • Maintenir une source de revenus stable qui répond au minimum à mes besoins en nourriture et en logement et qui couvre les services essentiels (électricité, etc.)
  • Être en mesure de payer mes frais médicaux lorsque j’en ai
Priorités importantes
  • N’avoir aucune dette
  • Dépenser moins d’argent que j’en gagne, peu importe mon revenu
  • Avoir assez d’argent pour payer toutes mes factures, mon loyer et le solde de mon unique carte de crédit à chaque mois
  • Pouvoir répondre à tous mes besoins matériels et me payer quelques petits luxes à l’occasion sans avoir le sentiment de devoir me "serrer la ceinture"
  • Maintenir le solde requis dans mon compte bancaire pour ne payer aucun frais
  • Éviter de "gaspiller" mon argent sur des choses qui ne me rapporteront rien à moyen et à long terme et qui ne répondent pas à mes objectifs financiers
  • Maintenir un filet de sécurité pour pouvoir vivre plus de six mois sans aucun revenu
  • Avoir les moyens de bien vivre (et non pas de survivre) durant les dernières années de ma vie
Priorités souhaitables
  • Déterminer où et comment je souhaite vivre à long terme et m’acheter ou me construire une propriété
  • Voyager et explorer de nouvelles contrées au moins une fois par année
  • Contribuer au maximum à mon RÉER chaque année
  • Hausser mon taux d’économie, diversifier mes sources de revenus actifs et passifs et atteindre l’indépendance financière
Et vous, quelles sont vos priorités financières? Si vous avez besoin d’un petit coup de pouce pour y voir plus clair, je vous recommande les ressources disponibles sur le site du Réseau québécois pour la simplicité volontaire.

jeudi 3 juin 2010

Et si aujourd’hui était le dernier jour de votre vie?

Me voici encore en train de reprendre des idées de Corey Allan, auteur du blogue Simple Marriage, sans doute parce qu’il s’inspire également de Leo Babauta et que nous avons tous les trois la même philosophie. Il écrivait hier un billet à propos du film américain The Bucket List et de l’idée qui le sous-tend. En passant, ce film de 2008 a été traduit dans près d’une vingtaine de langues et est disponible en français au Canada sous le titre Maintenant ou jamais, et Sans plus attendre ailleurs dans la francophonie. Pour ceux qui ne l’ont pas vu (dont moi-même), c’est l’histoire de deux hommes cancéreux, soit un directeur d’hôpital blanc et un mécano noir, dont il ne reste pas plus d’une année à vivre et qui font ensemble une virée autour du monde après avoir dressé chacun une liste de choses qu’ils souhaitent réaliser avant de mourir.

Et vous, avez-vous déjà créé une telle liste? Si le coeur vous en dit, le site (en anglais) 43things.com permet à ses membres de le faire et de s’encourager les uns et les autres dans l’atteinte de leurs buts. D’ailleurs, si vous connaissez un site semblable en français, je serais heureuse que vous m’en fassiez part. Évidemment, les choses que l’on met sur ce genre de liste, on peut les réaliser notamment lorsqu’on est en vacances ou à d’autres moments spécifiques de l’année, mais pourquoi ne pas aller plus loin que ça? Pourquoi ne pas nous donner le style de vie que nous voulons? Il s’agirait alors de faire une liste avec différents types d’activités, soit des choses que nous souhaitons absolument vivre une fois dans notre vie, mais aussi des choses qui donnent un sens à notre vie. On ne parle pas ici de trucs comme gagner beaucoup d’argent pour pouvoir satisfaire nos moindres désirs, mais bien de ce qui nous permet de vivre en fonction de nos valeurs et aspirations et non en fonction de ce que la société de consommation et de divertissement nous enseigne.

Voici une piste de réflexion que vous aurez peut-être envie de suivre en fin de semaine. Faites d’abord une liste des rêves, expériences, projets, etc. que vous aimeriez vivre avant de mourir. Ensuite, sur une page séparée, inscrivez les choses dans la vie qui ont un sens pour vous. Il peut s’agir par exemple d’aider les autres, de la famille, de la justice sociale, etc. Ces choses qui représentent nos valeurs sont souvent négligées ou passent inaperçues tout au long de notre vie. Donc pour certaines personnes, dresser une liste de ses valeurs peut sembler facile, tandis que pour d’autres, cela risque de demander un peu plus de temps et d’efforts. En fait, la question qui suit pourra peut-être vous aider à distinguer vos valeurs de vos rêves que vous aimeriez réaliser: pour qui, pour quoi seriez-vous prêt à mourir?

Un autre outil qui nous est offert pour découvrir ce qui a du sens pour nous, c’est le test gratuit en ligne Testez vos valeurs. Si vous avez envie de partager vos révélations à la suite de ce test, de même que votre liste de rêves et de projets, n’hésitez pas à le faire dans la section commentaires!